Voix du milieu – Approfondissements
Le dernier article du blog, Voix du milieu – judaïsme d’hier et de demain, a provoqué de nombreuses réactions. Certaines très enthousiastes, d’autres beaucoup moins.
Cela m’a conduit à penser que la thèse de l’article a mal été comprise. Cet article ne vient pas faire une division sociologique entre séfarades et ashkénazes. Il n’affirme pas que les séfarades seraient des juifs modérés tandis que les ashkénazes seraient des extrémistes. Il ne remet pas en question l’apport énorme du judaïsme ashkénaze au monde juif contemporain, y compris dans le domaine de la Halakha.
Sociologiquement parlant, il serait bien naïf de vouloir séparer séfarades et ashkénazes. Si cette séparation existe encore chez certains de nos ainés, je pense qu’elle a complètement disparu au sein de ma génération(comprenez les jeunes juifs de zéro à trente ans, voir plus). Je ne crois pas que dans cette nouvelle génération réunifiée en un peuple, les distinctions « séfarade » et « ashkénaze » aient encore un grand impact sociologique. Je ne peux parler que de ce que je connais, mais dans la ville ou j’ai grandi (Strasbourg) et dans le monde ou j’évolue (le monde sioniste-religieux israélien), je connais bien peu de jeunes à attacher encore la moindre importance aux origines de ses amis juifs.
Alors pourquoi cet article ? Ce texte s’intéresse aux racines de la tradition halakhique. On ne tranche pas la halakha sur un coup de tête et les décisionnaires ont un engagement moral et religieux envers la tradition qu’ils ont hérité de leurs maîtres. Quiconque a étudié en profondeur la halakha sait qu’il existe bel et bien deux écoles dans le peuple juif, deux traditions d’étude distinctes. Je pense qu’une personne possédant une solide connaissance des textes de halakha séfarades et ashkénazes m’accordera que la voie séfarade est bien plus dynamique que celle ashkénaze. Une multitude de raisons historique, sociologique et religieuse en sont la cause, mais le fait est là.
Certains m’objecteront que c’est au sein du monde ashkénaze que s’est développé la néo-orthodoxie du Rav Hirsch ou le monde Modern Orthodox américain. C’est infiniment vrai. Mais ces deux écoles, malgré l’extrême modernité de leurs philosophies (qui n’ont pas d’égal dans le monde séfarade) , n’ont tout de même pas réussi à développer un courant halakhique plus dynamique.
A vrai dire, c’est certainement pour cela que ces deux courants n’ont quasiment produits aucune œuvre halakhique, conscient du fait qu’ils n’avaient rien à apporter de nouveau dans ce domaine.
Parfois, leur approche de la Halakha frôle la schizophrénie, tant elle n’est pas en accord avec leur mode de pensée. C’est sans doute pour éviter ce problème que dans son essai populaire « l’homme de la Halakha », Rav Soloveitchik fait de la Halakha un concept divin et immuable, liste de règles transcendantales que l’homme ne peut vraiment comprendre et encore moins changer.
Évidement, un autre courant moderne s’est développé dans le monde ashkénaze. Il s’agit de la Réforme. Mais la réforme, désireuse de voir la halakha évoluer, mais incapable de concilier cela avec l’école ashkénaze, à justement dû réformertout le système halakhique – comprenez par là, l’annuler complètement.
La tradition séfarade n’a jamais été confrontée aux idéologies modernes. Pourtant, l’évolution est au cœur de son système halakhique. Chaque communauté nord-africaine possédait son Beth Din qui instaurait des Takanot (décrets rabbiniques) faisant force de lois pour les juifs vivant dans la région. Certains de ces livres sont disponibles à la vente (je pense notamment aux deux volumes monumentaux des Takanot Rabbanei Meknes), il suffit de les feuilleter pour se rendre du coté révolutionnaire de ces décisions rabbiniques. Ce qui, en fait, n’a rien de révolutionnaire pour les auteurs. Simplement pour nous, habituer à un judaïsme figé et en constante confrontation avec le monde qui l’entoure.
Pour ceux qui désirent approfondir ce thème, je propose une série d’articles et de livres, traitant du sujet. Certains disponibles gratuitement sur internet.
En francais :
- Avant tout, je recommande les bâtisseurs du temps, d’Abraham Heschel.
Heschel (1907-1972), rabbin et professeur au Jewish Theological Seminary(New York City), fut l’un des grands théologiens du XXe siècle. Les premiers chapitres de ce bel ouvrage analysent les approches ashkénaze et séfarade. Pour lui, le judaïsme ashkénaze recherche l’absolu, tandis que le judaïsme séfarade aspire à l’harmonie.
- Je recommande également l’article « le système halakhique du Rav Ovadia Yossef » publié sur l’excellent blog Le monde juif.
En anglais :
- Je conseille tout d’abord une série d’articles publiés par le Professeur Marc Shapiro, qui détient la chaire d’études juive à l’université de Scranton. C’est un grand érudit qui s’intéresse beaucoup à la piska séfarade. Je conseille son article sur le Rav Yossef Messas, celui sur le rabbinat marocain et celui sur le système halakhique du Rav Ovadia Yossef.
A écouter également, cette conférence donnée à Yeshiva University sur l’approche séfarade de la Halakha. - Le Rav Marc Angel a écrit un très bon livre sur le Rav Hayim David Halevy, que je recommande.
- L’article du Prof. Rosenak (université hebraïque de Jérusalem) sur « le pardon, la Halakha et la culture profane dans la pensée du Rabbin Albert Hazan » (conseillé par mon ami Emmanuel Bloch)
En hébreu :
- Je conseille le livre du Rav Benny Lau sur la philosophie de la Halakha du Rav Ovadia Yossef. Le livre se nomme mi Maran ad Maran. Il s’agit en fait du doctorat de Lau en philosophie de la Halakha. Travail universitaire de haut niveau, le livre a également reçu l’approbation du Rav Ovadia Yossef.
- L’article du Prof. Avinoam Rosenak (université hébraïque de Jérusalem) sur le concept de « respect du public » dans les responsas du Rav Yossef Messas.
- Le livre du Prof. Zvi Zohar sur les sages séfarade. (conseillé par Emmanuel Bloch)
Si un(e) lecteur/rice connait d’autres liens utiles, merci de les partager dans les commentaires.
Cher Gabriel,
Tout d’abord merci pour ces clarifications, en réalité devrais-je dire pour ce tout nouveau billet dont l’esprit et la structure rédactionnelle diffèrent franchement du précédent article, celui-là
même que tu tentes d’éclairer.
Je comprends mieux l’idée développée ici, en réalité déjà présente dans cet article « polémique ». Polémique car parasité admettons-le par nombreuses élucubrations et un théorème fantasmagorique qui
oppose un harmonieux monde séfarade à un univers ashkénaze absolutiste.
Cet article défend sa thèse dignement et je dois même dire que je suis dans l’ensemble en accord avec cette analyse.
Au passage, je recommande vivement aux francophones le très bon article du Monde Juif sur le Rav Ovadia Yossef, notamment pour ce qui ne connaîtrait pas certaines décisions halakhiques de l’ancien
grand rabbin d’Israël. Cela est important car il me semble que tes annexes renvoient souvent aux responsa du Rav O. Yossef et j’ai d’ailleurs la sensation que ta thèse est confortée principalement
par ces derniers. Concernant l’une des décisions halakhiques du Rav O. Yossef (interdiction du port de la perruque), je conseille de visionner la vidéo suivante http://youtu.be/u1_epJ5cMVs. Le Rav
O. Yossef base sa décision sur de nombreux poskim ashkénazes mais pas seulement. Bref, le Rav O. Yossef n’hésite pas à bousculer les coutumes/minhagim et bien sûr vise par là-même les Loubavitch
puisque le Rabbi de Loubavitch recommande vivement la perruque ! (Loin de moi l’idée de faire l’éloge du Rav O. Yossef. J’ai certes un très grand respect pour sa connaissance en Torah mais je ne
saurais adhérer à bons nombres de ces positions. Mais là n’est pas le propos).
Il y a donc là en effet une certaine façon de (re)penser la Halakha. Est-ce de la flexibilité (j’étudie la Halakha et je mets en pratique ce que j’ai étudié et compris, au risque de m’opposer aux
minhagim) ou un retour aux sources, à la vraie Halakha ? Un « retour aux sources », à la « vraie » Halakha, comme dans le cas de la brakha « lehadlik ner shel Shabbat » qui devrait être prononcée avant
l’allumage selon le Choulhan Aroukh…
Réfléchissons sur le Choulhan Aroukh. et notons si vous le voulez bien que c’est suite aux ouvrages de codifications des Halakhot par le monde séfarade (Mishné Torah, Sefer Ha-Halakhot) que le
monde ashkénaze en réponse (le Tour, Rosh) a codifié la Halakha, pour aboutir au Choulhan Aroukh (compilé par le grand Rav Yossef Caro), annoté par le Rama, puis plus tard à plusieurs Kitsour
Choulhan Aroukh (entre autres celui du Rav. Ganzfried ou Mishné Berurah du Hafetz Haim). Et c’est bien selon moi la codification qui, pour reprendre les termes de l’article , »fait de la Halakha un
concept divin et immuable, »une « liste de règles transcendantales que l’homme ne peut vraiment comprendre et encore moins changer ». Je ne remets d’ailleurs pas en question l’aspect divin de la
Halakha (mon côté ashkénaze je présume lol) mais me plaît à citer la mise en garde du Rav Ernest Weill dans l’introduction de son kitsour Choulhan Aroukh « Toutefois, la Loi n’est pas pétrifiée dans
le Choulhan Aroukh. La vie, en perpétuel mouvement, suscite sans cesse de nouveaux problèmes qui sont à résoudre selon les principes traditionnels. La Loi comme la vie se renouvelle toujours. » Et
d’exprimer l’idée que rien ne saurait remplacer l’étude de la Tora et donc du Talmud.
Toutefois, l’idée du Rav Weill n’est pas partagée par tous dans le monde ashkénaze, je le consens (c’est là où nous sommes d’accord). Et de grands décisionnaires ashénazes (en réalité plutôt Sfard
et haredi), comme le Rav Moshe Feinstein ou le Hafetz Haim, sont plutôt connus pour leur approche très rigoriste de la Halakha et c’est d’ailleurs leurs responsa qui ont encore de nos jours force
de Loi dans le monde orthodoxe ashkénaze. En ce sens Gabriel je rejoins ton analyse.
Cordial Shalom de Paris !
La délimitation ashkénaze/séfarade présentée par Abraham Heschel n’est pas vraiment significative. N’oublions pas qu’avant de se rapprocher du judaïsme libéral, puis du judaïsme conservative
(massorti), Heschel appartenait au ‘Hassidisme. D’ailleurs si on regarde bien dans le second chapitre de « les bâtisseurs du temps » (« les deux grandes traditions ») le modèle du juif ashkénaze
présenté est avant tout un ‘hassid. Or il est évident que la pssika ashkénaze (si elle existe ce dont je continue fortement à douter malgré cet article bien référencé) ne se limite pas au
‘hassidisme.
Plusieurs choses sans contestations ni critiques d’ailleurs.
Bravo pour ces précisions, dommage pour les méprises de certains.
Il est clair que les façons d’étudier sepharades et ashkenazes (avant nos générations du moins) étaient différentes. Les liens ont toujours existé mais certains aspects étaient plus ou moins
développés de part et d’autres (et beaucoup de courrier circulait), où même des aspects similaires développés différemment. L’approche Kabbalistique sépharade vs ashkénaze (et on pourrait
grandement différencier l’approche ‘Hassidique et « litaïque »…et autres!).
Sur le plan de la halakha, l’exemple que vous donniez était flagrant: le monde ashkénaze excellant dans le pilpoul et le monde sépharade plus prèe de la halakha (rashi/tosfot pour les commentaires
du talmud, du tanakh, plus tard le maharal et d’autres et « en face » RamBam/Rif/Rabbi Yossef Karo etc.)
Il s’agit bien d’une « façon d’étudier » à la recherche comme vous le soulignez d’absolu ou d’harmonie…
Cependant cela commence à faire un certain temps que la « halakha ashkénaze » rigoriste à force de loi dans tout le monde « pratiquant ». (alors en effet, évolution ou retour aux sources?…)
En France, les choses se sont un peu mélangées et nous n’avons plus les « structures mentales » ashkénazes ou sépharades de nos illustres aïeux.
En revanche, hélas, la distinction ne s’est pas vraiment effacée dans le monde ultra-orthodoxe (et je ne parle pas de façon d’étudier…) et particulièrement hélas en Israël. C’est une triste
réalité, terrible et parfois taboue mais il y a de nombreux préjugés qui trainent, des étudiants de yéshiva qui doivent cacher leurs origines (ou changer de nom) pour entrer dans certaines écoles,
des préjugés relevant d’une forme de « racisme », ne pensons même pas au « mélange » dans un mariage, totalement impossible à même concevoir à partir d’un certain niveau d’orthodoxie, etc. etc. (j’ai
entendu des choses que j’aurais honte de re écrire…)
Bref, je sais que ce n’est pas en rapport direct mais « derekh agav » come on dit…
Shalom aleikhem!
Bonjour Gabriel,
Oui évidemment j’ai très mal formulé mon idée : le Choulhan Aroukh a été codifié par Yossef Caro (séfarade) et annoté par le Rama (ashkénaze). Et évidemment le Choulhan se base également sur les
écrits halakhiques du Rambam et le Rif.
Je veux bien connaître tes références concernant le Rosh.
Pareil pour les Kitsour, c’est mal formulé. Mishné Berurah n’est pas un kitsour mais bien un commentaire du Choulhan Aroukh (enfin d’une partie). Et Mishné Berurah n’est pas toujours d’accord avec
le Kitsour Choulhan Aroukh du Rav Ganzfried. Il y a donc des divergences d’opinion. J’ai d’ailleurs la toute nouvelle édition du Kitsour de Ganzfried (Artscroll Messorah) avec les commentaires de
Mishné Berurah et Igrot Moshé. Ca saute aux yeux mais leurs avis sont en réalité très souvent complémentaires…
Je connais pas les kitsour séférades (je fais de la résistance haha). Non sérieusement, lequel recommanderais-tu ? Celui de Yalkut Yossef ?
J’étudie plus et on en reparle… faudra que je pense aussi à mieux formuler aussi.
Un plaisir d’échanger.
Hanouka Sameah!
Julien
Je conseille aux lecteurs de ce blog un excellent livre assez recent de georges hensel dont le nom ressemble a » etude profanes et Thora… » ou quelque chose comme cela.
Il resume le probleme souleve qui existe depuis des milliers d’ années et ne se limite a aucune frontiere geographique.
kol touv
Bonjour,
Vous ne parlez pas des Massortis (Conservatives), qui ont une approche dynamique et souple de la Halakha, tout en la conservant.
Cher Gabriel,
Tout d’abord merci pour ces clarifications, en réalité devrais-je dire pour ce tout nouveau billet dont l’esprit et la structure rédactionnelle diffèrent franchement du précédent article, celui-là
même que tu tentes d’éclairer.
Je comprends mieux l’idée développée ici, en réalité déjà présente dans cet article « polémique ». Polémique car parasité admettons-le par nombreuses élucubrations et un théorème fantasmagorique qui
oppose un harmonieux monde séfarade à un univers ashkénaze absolutiste.
Cet article défend sa thèse dignement et je dois même dire que je suis dans l’ensemble en accord avec cette analyse.
Au passage, je recommande vivement aux francophones le très bon article du Monde Juif sur le Rav Ovadia Yossef, notamment pour ce qui ne connaîtrait pas certaines décisions halakhiques de l’ancien
grand rabbin d’Israël. Cela est important car il me semble que tes annexes renvoient souvent aux responsa du Rav O. Yossef et j’ai d’ailleurs la sensation que ta thèse est confortée principalement
par ces derniers. Concernant l’une des décisions halakhiques du Rav O. Yossef (interdiction du port de la perruque), je conseille de visionner la vidéo suivante http://youtu.be/u1_epJ5cMVs. Le Rav
O. Yossef base sa décision sur de nombreux poskim ashkénazes mais pas seulement. Bref, le Rav O. Yossef n’hésite pas à bousculer les coutumes/minhagim et bien sûr vise par là-même les Loubavitch
puisque le Rabbi de Loubavitch recommande vivement la perruque ! (Loin de moi l’idée de faire l’éloge du Rav O. Yossef. J’ai certes un très grand respect pour sa connaissance en Torah mais je ne
saurais adhérer à bons nombres de ces positions. Mais là n’est pas le propos).
Il y a donc là en effet une certaine façon de (re)penser la Halakha. Est-ce de la flexibilité (j’étudie la Halakha et je mets en pratique ce que j’ai étudié et compris, au risque de m’opposer aux
minhagim) ou un retour aux sources, à la vraie Halakha ? Un « retour aux sources », à la « vraie » Halakha, comme dans le cas de la brakha « lehadlik ner shel Shabbat » qui devrait être prononcée avant
l’allumage selon le Choulhan Aroukh…
Réfléchissons sur le Choulhan Aroukh. et notons si vous le voulez bien que c’est suite aux ouvrages de codifications des Halakhot par le monde séfarade (Mishné Torah, Sefer Ha-Halakhot) que le
monde ashkénaze en réponse (le Tour, Rosh) a codifié la Halakha, pour aboutir au Choulhan Aroukh (compilé par le grand Rav Yossef Caro), annoté par le Rama, puis plus tard à plusieurs Kitsour
Choulhan Aroukh (entre autres celui du Rav. Ganzfried ou Mishné Berurah du Hafetz Haim). Et c’est bien selon moi la codification qui, pour reprendre les termes de l’article , »fait de la Halakha un
concept divin et immuable, »une « liste de règles transcendantales que l’homme ne peut vraiment comprendre et encore moins changer ». Je ne remets d’ailleurs pas en question l’aspect divin de la
Halakha (mon côté ashkénaze je présume lol) mais me plaît à citer la mise en garde du Rav Ernest Weill dans l’introduction de son kitsour Choulhan Aroukh « Toutefois, la Loi n’est pas pétrifiée dans
le Choulhan Aroukh. La vie, en perpétuel mouvement, suscite sans cesse de nouveaux problèmes qui sont à résoudre selon les principes traditionnels. La Loi comme la vie se renouvelle toujours. » Et
d’exprimer l’idée que rien ne saurait remplacer l’étude de la Tora et donc du Talmud.
Toutefois, l’idée du Rav Weill n’est pas partagée par tous dans le monde ashkénaze, je le consens (c’est là où nous sommes d’accord). Et de grands décisionnaires ashénazes (en réalité plutôt Sfard
et haredi), comme le Rav Moshe Feinstein ou le Hafetz Haim, sont plutôt connus pour leur approche très rigoriste de la Halakha et c’est d’ailleurs leurs responsa qui ont encore de nos jours force
de Loi dans le monde orthodoxe ashkénaze. En ce sens Gabriel je rejoins ton analyse.
Cordial Shalom de Paris !
La délimitation ashkénaze/séfarade présentée par Abraham Heschel n’est pas vraiment significative. N’oublions pas qu’avant de se rapprocher du judaïsme libéral, puis du judaïsme conservative
(massorti), Heschel appartenait au ‘Hassidisme. D’ailleurs si on regarde bien dans le second chapitre de « les bâtisseurs du temps » (« les deux grandes traditions ») le modèle du juif ashkénaze
présenté est avant tout un ‘hassid. Or il est évident que la pssika ashkénaze (si elle existe ce dont je continue fortement à douter malgré cet article bien référencé) ne se limite pas au
‘hassidisme.
Plusieurs choses sans contestations ni critiques d’ailleurs.
Bravo pour ces précisions, dommage pour les méprises de certains.
Il est clair que les façons d’étudier sepharades et ashkenazes (avant nos générations du moins) étaient différentes. Les liens ont toujours existé mais certains aspects étaient plus ou moins
développés de part et d’autres (et beaucoup de courrier circulait), où même des aspects similaires développés différemment. L’approche Kabbalistique sépharade vs ashkénaze (et on pourrait
grandement différencier l’approche ‘Hassidique et « litaïque »…et autres!).
Sur le plan de la halakha, l’exemple que vous donniez était flagrant: le monde ashkénaze excellant dans le pilpoul et le monde sépharade plus prèe de la halakha (rashi/tosfot pour les commentaires
du talmud, du tanakh, plus tard le maharal et d’autres et « en face » RamBam/Rif/Rabbi Yossef Karo etc.)
Il s’agit bien d’une « façon d’étudier » à la recherche comme vous le soulignez d’absolu ou d’harmonie…
Cependant cela commence à faire un certain temps que la « halakha ashkénaze » rigoriste à force de loi dans tout le monde « pratiquant ». (alors en effet, évolution ou retour aux sources?…)
En France, les choses se sont un peu mélangées et nous n’avons plus les « structures mentales » ashkénazes ou sépharades de nos illustres aïeux.
En revanche, hélas, la distinction ne s’est pas vraiment effacée dans le monde ultra-orthodoxe (et je ne parle pas de façon d’étudier…) et particulièrement hélas en Israël. C’est une triste
réalité, terrible et parfois taboue mais il y a de nombreux préjugés qui trainent, des étudiants de yéshiva qui doivent cacher leurs origines (ou changer de nom) pour entrer dans certaines écoles,
des préjugés relevant d’une forme de « racisme », ne pensons même pas au « mélange » dans un mariage, totalement impossible à même concevoir à partir d’un certain niveau d’orthodoxie, etc. etc. (j’ai
entendu des choses que j’aurais honte de re écrire…)
Bref, je sais que ce n’est pas en rapport direct mais « derekh agav » come on dit…
Shalom aleikhem!
Bonjour Gabriel,
Oui évidemment j’ai très mal formulé mon idée : le Choulhan Aroukh a été codifié par Yossef Caro (séfarade) et annoté par le Rama (ashkénaze). Et évidemment le Choulhan se base également sur les
écrits halakhiques du Rambam et le Rif.
Je veux bien connaître tes références concernant le Rosh.
Pareil pour les Kitsour, c’est mal formulé. Mishné Berurah n’est pas un kitsour mais bien un commentaire du Choulhan Aroukh (enfin d’une partie). Et Mishné Berurah n’est pas toujours d’accord avec
le Kitsour Choulhan Aroukh du Rav Ganzfried. Il y a donc des divergences d’opinion. J’ai d’ailleurs la toute nouvelle édition du Kitsour de Ganzfried (Artscroll Messorah) avec les commentaires de
Mishné Berurah et Igrot Moshé. Ca saute aux yeux mais leurs avis sont en réalité très souvent complémentaires…
Je connais pas les kitsour séférades (je fais de la résistance haha). Non sérieusement, lequel recommanderais-tu ? Celui de Yalkut Yossef ?
J’étudie plus et on en reparle… faudra que je pense aussi à mieux formuler aussi.
Un plaisir d’échanger.
Hanouka Sameah!
Julien
Je conseille aux lecteurs de ce blog un excellent livre assez recent de georges hensel dont le nom ressemble a » etude profanes et Thora… » ou quelque chose comme cela.
Il resume le probleme souleve qui existe depuis des milliers d’ années et ne se limite a aucune frontiere geographique.
kol touv
Bonjour,
Vous ne parlez pas des Massortis (Conservatives), qui ont une approche dynamique et souple de la Halakha, tout en la conservant.
Cher Gabriel,
Tout d’abord merci pour ces clarifications, en réalité devrais-je dire pour ce tout nouveau billet dont l’esprit et la structure rédactionnelle diffèrent franchement du précédent article, celui-là
même que tu tentes d’éclairer.
Je comprends mieux l’idée développée ici, en réalité déjà présente dans cet article « polémique ». Polémique car parasité admettons-le par nombreuses élucubrations et un théorème fantasmagorique qui
oppose un harmonieux monde séfarade à un univers ashkénaze absolutiste.
Cet article défend sa thèse dignement et je dois même dire que je suis dans l’ensemble en accord avec cette analyse.
Au passage, je recommande vivement aux francophones le très bon article du Monde Juif sur le Rav Ovadia Yossef, notamment pour ce qui ne connaîtrait pas certaines décisions halakhiques de l’ancien
grand rabbin d’Israël. Cela est important car il me semble que tes annexes renvoient souvent aux responsa du Rav O. Yossef et j’ai d’ailleurs la sensation que ta thèse est confortée principalement
par ces derniers. Concernant l’une des décisions halakhiques du Rav O. Yossef (interdiction du port de la perruque), je conseille de visionner la vidéo suivante http://youtu.be/u1_epJ5cMVs. Le Rav
O. Yossef base sa décision sur de nombreux poskim ashkénazes mais pas seulement. Bref, le Rav O. Yossef n’hésite pas à bousculer les coutumes/minhagim et bien sûr vise par là-même les Loubavitch
puisque le Rabbi de Loubavitch recommande vivement la perruque ! (Loin de moi l’idée de faire l’éloge du Rav O. Yossef. J’ai certes un très grand respect pour sa connaissance en Torah mais je ne
saurais adhérer à bons nombres de ces positions. Mais là n’est pas le propos).
Il y a donc là en effet une certaine façon de (re)penser la Halakha. Est-ce de la flexibilité (j’étudie la Halakha et je mets en pratique ce que j’ai étudié et compris, au risque de m’opposer aux
minhagim) ou un retour aux sources, à la vraie Halakha ? Un « retour aux sources », à la « vraie » Halakha, comme dans le cas de la brakha « lehadlik ner shel Shabbat » qui devrait être prononcée avant
l’allumage selon le Choulhan Aroukh…
Réfléchissons sur le Choulhan Aroukh. et notons si vous le voulez bien que c’est suite aux ouvrages de codifications des Halakhot par le monde séfarade (Mishné Torah, Sefer Ha-Halakhot) que le
monde ashkénaze en réponse (le Tour, Rosh) a codifié la Halakha, pour aboutir au Choulhan Aroukh (compilé par le grand Rav Yossef Caro), annoté par le Rama, puis plus tard à plusieurs Kitsour
Choulhan Aroukh (entre autres celui du Rav. Ganzfried ou Mishné Berurah du Hafetz Haim). Et c’est bien selon moi la codification qui, pour reprendre les termes de l’article , »fait de la Halakha un
concept divin et immuable, »une « liste de règles transcendantales que l’homme ne peut vraiment comprendre et encore moins changer ». Je ne remets d’ailleurs pas en question l’aspect divin de la
Halakha (mon côté ashkénaze je présume lol) mais me plaît à citer la mise en garde du Rav Ernest Weill dans l’introduction de son kitsour Choulhan Aroukh « Toutefois, la Loi n’est pas pétrifiée dans
le Choulhan Aroukh. La vie, en perpétuel mouvement, suscite sans cesse de nouveaux problèmes qui sont à résoudre selon les principes traditionnels. La Loi comme la vie se renouvelle toujours. » Et
d’exprimer l’idée que rien ne saurait remplacer l’étude de la Tora et donc du Talmud.
Toutefois, l’idée du Rav Weill n’est pas partagée par tous dans le monde ashkénaze, je le consens (c’est là où nous sommes d’accord). Et de grands décisionnaires ashénazes (en réalité plutôt Sfard
et haredi), comme le Rav Moshe Feinstein ou le Hafetz Haim, sont plutôt connus pour leur approche très rigoriste de la Halakha et c’est d’ailleurs leurs responsa qui ont encore de nos jours force
de Loi dans le monde orthodoxe ashkénaze. En ce sens Gabriel je rejoins ton analyse.
Cordial Shalom de Paris !
La délimitation ashkénaze/séfarade présentée par Abraham Heschel n’est pas vraiment significative. N’oublions pas qu’avant de se rapprocher du judaïsme libéral, puis du judaïsme conservative
(massorti), Heschel appartenait au ‘Hassidisme. D’ailleurs si on regarde bien dans le second chapitre de « les bâtisseurs du temps » (« les deux grandes traditions ») le modèle du juif ashkénaze
présenté est avant tout un ‘hassid. Or il est évident que la pssika ashkénaze (si elle existe ce dont je continue fortement à douter malgré cet article bien référencé) ne se limite pas au
‘hassidisme.
Plusieurs choses sans contestations ni critiques d’ailleurs.
Bravo pour ces précisions, dommage pour les méprises de certains.
Il est clair que les façons d’étudier sepharades et ashkenazes (avant nos générations du moins) étaient différentes. Les liens ont toujours existé mais certains aspects étaient plus ou moins
développés de part et d’autres (et beaucoup de courrier circulait), où même des aspects similaires développés différemment. L’approche Kabbalistique sépharade vs ashkénaze (et on pourrait
grandement différencier l’approche ‘Hassidique et « litaïque »…et autres!).
Sur le plan de la halakha, l’exemple que vous donniez était flagrant: le monde ashkénaze excellant dans le pilpoul et le monde sépharade plus prèe de la halakha (rashi/tosfot pour les commentaires
du talmud, du tanakh, plus tard le maharal et d’autres et « en face » RamBam/Rif/Rabbi Yossef Karo etc.)
Il s’agit bien d’une « façon d’étudier » à la recherche comme vous le soulignez d’absolu ou d’harmonie…
Cependant cela commence à faire un certain temps que la « halakha ashkénaze » rigoriste à force de loi dans tout le monde « pratiquant ». (alors en effet, évolution ou retour aux sources?…)
En France, les choses se sont un peu mélangées et nous n’avons plus les « structures mentales » ashkénazes ou sépharades de nos illustres aïeux.
En revanche, hélas, la distinction ne s’est pas vraiment effacée dans le monde ultra-orthodoxe (et je ne parle pas de façon d’étudier…) et particulièrement hélas en Israël. C’est une triste
réalité, terrible et parfois taboue mais il y a de nombreux préjugés qui trainent, des étudiants de yéshiva qui doivent cacher leurs origines (ou changer de nom) pour entrer dans certaines écoles,
des préjugés relevant d’une forme de « racisme », ne pensons même pas au « mélange » dans un mariage, totalement impossible à même concevoir à partir d’un certain niveau d’orthodoxie, etc. etc. (j’ai
entendu des choses que j’aurais honte de re écrire…)
Bref, je sais que ce n’est pas en rapport direct mais « derekh agav » come on dit…
Shalom aleikhem!
Bonjour Gabriel,
Oui évidemment j’ai très mal formulé mon idée : le Choulhan Aroukh a été codifié par Yossef Caro (séfarade) et annoté par le Rama (ashkénaze). Et évidemment le Choulhan se base également sur les
écrits halakhiques du Rambam et le Rif.
Je veux bien connaître tes références concernant le Rosh.
Pareil pour les Kitsour, c’est mal formulé. Mishné Berurah n’est pas un kitsour mais bien un commentaire du Choulhan Aroukh (enfin d’une partie). Et Mishné Berurah n’est pas toujours d’accord avec
le Kitsour Choulhan Aroukh du Rav Ganzfried. Il y a donc des divergences d’opinion. J’ai d’ailleurs la toute nouvelle édition du Kitsour de Ganzfried (Artscroll Messorah) avec les commentaires de
Mishné Berurah et Igrot Moshé. Ca saute aux yeux mais leurs avis sont en réalité très souvent complémentaires…
Je connais pas les kitsour séférades (je fais de la résistance haha). Non sérieusement, lequel recommanderais-tu ? Celui de Yalkut Yossef ?
J’étudie plus et on en reparle… faudra que je pense aussi à mieux formuler aussi.
Un plaisir d’échanger.
Hanouka Sameah!
Julien
Je conseille aux lecteurs de ce blog un excellent livre assez recent de georges hensel dont le nom ressemble a » etude profanes et Thora… » ou quelque chose comme cela.
Il resume le probleme souleve qui existe depuis des milliers d’ années et ne se limite a aucune frontiere geographique.
kol touv
Bonjour,
Vous ne parlez pas des Massortis (Conservatives), qui ont une approche dynamique et souple de la Halakha, tout en la conservant.
Cher Gabriel,
Tout d’abord merci pour ces clarifications, en réalité devrais-je dire pour ce tout nouveau billet dont l’esprit et la structure rédactionnelle diffèrent franchement du précédent article, celui-là
même que tu tentes d’éclairer.
Je comprends mieux l’idée développée ici, en réalité déjà présente dans cet article « polémique ». Polémique car parasité admettons-le par nombreuses élucubrations et un théorème fantasmagorique qui
oppose un harmonieux monde séfarade à un univers ashkénaze absolutiste.
Cet article défend sa thèse dignement et je dois même dire que je suis dans l’ensemble en accord avec cette analyse.
Au passage, je recommande vivement aux francophones le très bon article du Monde Juif sur le Rav Ovadia Yossef, notamment pour ce qui ne connaîtrait pas certaines décisions halakhiques de l’ancien
grand rabbin d’Israël. Cela est important car il me semble que tes annexes renvoient souvent aux responsa du Rav O. Yossef et j’ai d’ailleurs la sensation que ta thèse est confortée principalement
par ces derniers. Concernant l’une des décisions halakhiques du Rav O. Yossef (interdiction du port de la perruque), je conseille de visionner la vidéo suivante http://youtu.be/u1_epJ5cMVs. Le Rav
O. Yossef base sa décision sur de nombreux poskim ashkénazes mais pas seulement. Bref, le Rav O. Yossef n’hésite pas à bousculer les coutumes/minhagim et bien sûr vise par là-même les Loubavitch
puisque le Rabbi de Loubavitch recommande vivement la perruque ! (Loin de moi l’idée de faire l’éloge du Rav O. Yossef. J’ai certes un très grand respect pour sa connaissance en Torah mais je ne
saurais adhérer à bons nombres de ces positions. Mais là n’est pas le propos).
Il y a donc là en effet une certaine façon de (re)penser la Halakha. Est-ce de la flexibilité (j’étudie la Halakha et je mets en pratique ce que j’ai étudié et compris, au risque de m’opposer aux
minhagim) ou un retour aux sources, à la vraie Halakha ? Un « retour aux sources », à la « vraie » Halakha, comme dans le cas de la brakha « lehadlik ner shel Shabbat » qui devrait être prononcée avant
l’allumage selon le Choulhan Aroukh…
Réfléchissons sur le Choulhan Aroukh. et notons si vous le voulez bien que c’est suite aux ouvrages de codifications des Halakhot par le monde séfarade (Mishné Torah, Sefer Ha-Halakhot) que le
monde ashkénaze en réponse (le Tour, Rosh) a codifié la Halakha, pour aboutir au Choulhan Aroukh (compilé par le grand Rav Yossef Caro), annoté par le Rama, puis plus tard à plusieurs Kitsour
Choulhan Aroukh (entre autres celui du Rav. Ganzfried ou Mishné Berurah du Hafetz Haim). Et c’est bien selon moi la codification qui, pour reprendre les termes de l’article , »fait de la Halakha un
concept divin et immuable, »une « liste de règles transcendantales que l’homme ne peut vraiment comprendre et encore moins changer ». Je ne remets d’ailleurs pas en question l’aspect divin de la
Halakha (mon côté ashkénaze je présume lol) mais me plaît à citer la mise en garde du Rav Ernest Weill dans l’introduction de son kitsour Choulhan Aroukh « Toutefois, la Loi n’est pas pétrifiée dans
le Choulhan Aroukh. La vie, en perpétuel mouvement, suscite sans cesse de nouveaux problèmes qui sont à résoudre selon les principes traditionnels. La Loi comme la vie se renouvelle toujours. » Et
d’exprimer l’idée que rien ne saurait remplacer l’étude de la Tora et donc du Talmud.
Toutefois, l’idée du Rav Weill n’est pas partagée par tous dans le monde ashkénaze, je le consens (c’est là où nous sommes d’accord). Et de grands décisionnaires ashénazes (en réalité plutôt Sfard
et haredi), comme le Rav Moshe Feinstein ou le Hafetz Haim, sont plutôt connus pour leur approche très rigoriste de la Halakha et c’est d’ailleurs leurs responsa qui ont encore de nos jours force
de Loi dans le monde orthodoxe ashkénaze. En ce sens Gabriel je rejoins ton analyse.
Cordial Shalom de Paris !
La délimitation ashkénaze/séfarade présentée par Abraham Heschel n’est pas vraiment significative. N’oublions pas qu’avant de se rapprocher du judaïsme libéral, puis du judaïsme conservative
(massorti), Heschel appartenait au ‘Hassidisme. D’ailleurs si on regarde bien dans le second chapitre de « les bâtisseurs du temps » (« les deux grandes traditions ») le modèle du juif ashkénaze
présenté est avant tout un ‘hassid. Or il est évident que la pssika ashkénaze (si elle existe ce dont je continue fortement à douter malgré cet article bien référencé) ne se limite pas au
‘hassidisme.
Plusieurs choses sans contestations ni critiques d’ailleurs.
Bravo pour ces précisions, dommage pour les méprises de certains.
Il est clair que les façons d’étudier sepharades et ashkenazes (avant nos générations du moins) étaient différentes. Les liens ont toujours existé mais certains aspects étaient plus ou moins
développés de part et d’autres (et beaucoup de courrier circulait), où même des aspects similaires développés différemment. L’approche Kabbalistique sépharade vs ashkénaze (et on pourrait
grandement différencier l’approche ‘Hassidique et « litaïque »…et autres!).
Sur le plan de la halakha, l’exemple que vous donniez était flagrant: le monde ashkénaze excellant dans le pilpoul et le monde sépharade plus prèe de la halakha (rashi/tosfot pour les commentaires
du talmud, du tanakh, plus tard le maharal et d’autres et « en face » RamBam/Rif/Rabbi Yossef Karo etc.)
Il s’agit bien d’une « façon d’étudier » à la recherche comme vous le soulignez d’absolu ou d’harmonie…
Cependant cela commence à faire un certain temps que la « halakha ashkénaze » rigoriste à force de loi dans tout le monde « pratiquant ». (alors en effet, évolution ou retour aux sources?…)
En France, les choses se sont un peu mélangées et nous n’avons plus les « structures mentales » ashkénazes ou sépharades de nos illustres aïeux.
En revanche, hélas, la distinction ne s’est pas vraiment effacée dans le monde ultra-orthodoxe (et je ne parle pas de façon d’étudier…) et particulièrement hélas en Israël. C’est une triste
réalité, terrible et parfois taboue mais il y a de nombreux préjugés qui trainent, des étudiants de yéshiva qui doivent cacher leurs origines (ou changer de nom) pour entrer dans certaines écoles,
des préjugés relevant d’une forme de « racisme », ne pensons même pas au « mélange » dans un mariage, totalement impossible à même concevoir à partir d’un certain niveau d’orthodoxie, etc. etc. (j’ai
entendu des choses que j’aurais honte de re écrire…)
Bref, je sais que ce n’est pas en rapport direct mais « derekh agav » come on dit…
Shalom aleikhem!
Bonjour Gabriel,
Oui évidemment j’ai très mal formulé mon idée : le Choulhan Aroukh a été codifié par Yossef Caro (séfarade) et annoté par le Rama (ashkénaze). Et évidemment le Choulhan se base également sur les
écrits halakhiques du Rambam et le Rif.
Je veux bien connaître tes références concernant le Rosh.
Pareil pour les Kitsour, c’est mal formulé. Mishné Berurah n’est pas un kitsour mais bien un commentaire du Choulhan Aroukh (enfin d’une partie). Et Mishné Berurah n’est pas toujours d’accord avec
le Kitsour Choulhan Aroukh du Rav Ganzfried. Il y a donc des divergences d’opinion. J’ai d’ailleurs la toute nouvelle édition du Kitsour de Ganzfried (Artscroll Messorah) avec les commentaires de
Mishné Berurah et Igrot Moshé. Ca saute aux yeux mais leurs avis sont en réalité très souvent complémentaires…
Je connais pas les kitsour séférades (je fais de la résistance haha). Non sérieusement, lequel recommanderais-tu ? Celui de Yalkut Yossef ?
J’étudie plus et on en reparle… faudra que je pense aussi à mieux formuler aussi.
Un plaisir d’échanger.
Hanouka Sameah!
Julien
Je conseille aux lecteurs de ce blog un excellent livre assez recent de georges hensel dont le nom ressemble a » etude profanes et Thora… » ou quelque chose comme cela.
Il resume le probleme souleve qui existe depuis des milliers d’ années et ne se limite a aucune frontiere geographique.
kol touv
Bonjour,
Vous ne parlez pas des Massortis (Conservatives), qui ont une approche dynamique et souple de la Halakha, tout en la conservant.