Le monde de l’étude des femmes : avancées, directions et objectifs
Esti Rosenberg, petite-fille du Rav Soloveitchik et fille du Rav Aharon Lichtenstein, est la dirigeante de la midreshet Migdal Oz – une des rares instituts d’études pour jeunes filles à avoir un programme totalement similaire à celui d’une yeshiva.
Dans un récent discours prononcé lors du congrès modern orthodox annuel connu sous le nom de « The Orthodox Forum », Esti Rosenberg décrit les changements drastiques de ces dernières décennies dans le domaine de l’étude des femmes et de la création de tout un univers spirituel féminin. Dans son enfance, Esti était la seule jeune fille de son entourage à étudier le Talmud avec son père, elle était la seule femme présente lors des selihotdu mois d’Eloul à la Yeshivat Har Etzion, que son père dirige, etc…
Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes filles rejoignent sa Midrasha. Les selihots’étendent jusqu’à tard dans la nuit, avec plusieurs centaines de participantes. Le Beit Hamidrash déborde lors des prières de Rosh Hashanna et de Yom Kippour. En plus des cours intensifs, de nombreuses jeunes filles choisissent également d’étudier le daf hayomi au petit matin et encore une multitude de petites choses qui nous montrent que les femmes ont enfin reçu une place digne de ce nom au sein du judaïsme orthodoxe.
Ci-dessous, le discours complet (en anglais) que je conseille à tous et à toutes.
The World of Women’s Torah Learning: Developments, Directions, and
Objectives
Puisque nous traitons du sujet de l’étude des femmes, je tiens à rappeler l’excellente initiative du Grand Rabbin de France, qui lance une midrasha en plein cœur de Paris. Pour celles (et ceux) qui ne vivent pas en région parisienne où dont les horaires ne correspondent pas à ceux de la Midrasha, je rappelle la récente création du forum Havrouta, pour venir en aide à celles (et ceux) qui cherchent un compagnon d’études vivant dans la même ville où un compagnon d’études virtuel (skype, telephone…). L’inscription est gratuite et n’engage à rien, alors n’hésitez pas !
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La seule différence entre cet endroit et un séminaire orthodoxe normale, c’est l’étude du Talmud ?
Bonjour à tous,
Si je me permets encore de réagir sur votre blog, c’est que je considère que le débat y est constructif pour tous.
L’étude pour les femmes est un sujet très intéressant. Mais de quoi s’agit-il exactement? Quelles sont les frontières du débat ? est-ce que dans le monde orthodoxe contemporain, les femmes n’étudie
pas ?
Le débat tourne plutôt sur la nature de l’étude. De tout temps, les orthodoxes envoient leurs jeunes filles dans des séminaires. Quelqu’un peut dire que le niveau intellectuel est inférieur à celui
d’une yéchiva ? je ne pense pas (en fait, je pense le contraire). Cependant, il est vrai que le Daf Hayomi est une « discipline » jusque là considérée masculine. Certaines Midrachot tentent de
l’incorporer aux études féminines, ainsi que d’autre type d’étude yéchivique.
Mais la question qui persiste est la suivante : « peut-être que ce type d’étude à longue échéance est nuisible aux facultés féminines, peut-être, juste peut-être, que ce type de Limoud est
développé par des hommes pour des hommes, et que même à vue d’œil la femme peut y accéder intellectuellement sans souci, à la longue, elle pourrait s’en mordre les doigts ?
Peut-être que pour trancher la question il faudrait être extrêmement versé dans la Guemara et aussi dans la psychologie masculine et féminine, et peut-être que personne ne devrait se prononcer sur
cette question de peur de faire des dégâts…
Juste en passant, les femmes rabbins dans le monde liberal et massorti ont un taux de divorce et de célibat supérieur à la moyenne juive…
Dr Gadget
Cher Gabriel,
Remettons nos pendules à l’heure…
« C’est aux femmes de juger… » cette affirmation est aberrante !!
Il est évident que si cent femmes « érudites » s’investissent dans l’étude du Talmud deux heures pas jour pendant un an, et que nous leur demandons d’analyser les intérêts et les inconvénients de
leur démarche et d’en tirer des conclusions, certaines seront positives d’autre négatives. Mais peut-être que leurs conclusions seront induites (évidemment) par leur nouvelle « sagesse ».
Pour vous donner un exemple très lointain (mais qui pourtant, de façon assez amusante porte des ressemblances…). Seriez-vous d’accord qu’il y a des sports qui ne sont pas féminin ? (L’escrime, la
boxe, le combat… et je ne parle pas d’une femme qui apprend à ce défendre) même si vous n’êtes pas d’accord, sachez que beaucoup de femmes le pensent !! Demandez maintenant à une femme qui fait de
la boxe ou du combat si elle pense qu’elle perd de sa féminité par ce type d’occupation, généralement elle vous dira que non et même au contraire… car ce « divertissement » à changé sa définition
de ce qui est féminin… mais elle n’a pas totalement tord car féminité ou masculinité est une affaire sociale donc relative.
Par contre, peut-être que la femme qui traverse les méandres des Souggiot Hachass de façons soutenues (c’est bien de cela qu’il s’agit, pas de regarder ici et là un morceau de Guémara mentionné par
le Maharal de Prague), même si elle en est stimulé, peut-être, que sa perception de la Tora change et peut nuire à sa relation avec Hachem (en tant que femme).
Ce qui, à la longue, pourrait être problèmatique (hypothétiquement) c’est que si vous dénaturer l’intellect de la femme juive et que vous la mettez à égale (pas au sens du niveau mais au sens de
nature !) avec l’homme, vous risquez d’être confronter à des questions du style « Pourquoi les femmes ne peuvent pas témoigner, mettre les teffilin et avoir un minian à part, sonner du choffar pour
acquitter les hommes… » questions qui deviendront alors légitimes…
C’est pour quoi, il me semble, que cette ouverture est dangereuse et il ne suffit pas d’être érudit pour prendre sur ses épaules les risques plausibles que cette démarche comporte. Le débat n’est
pas de se cacher derrière des textes mais d’analyser avec maturité la portée à grande échelle du système…
Je pense que nous nous accorderons à dire qu’il existe une relation avec Hachem masculine et une autre féminine. c’est d’ailleurs entre autre, une explication plausible, au Ptour des femmes pour
les Mitsvot Chéazman Grama (si l’on veut dépasser la pauvre raison sociale de « la femme au foyer… »)
Parcontre…
Je voudrai quant même faire remarquer que le débat n’a rien à faire avec le niveau intellectuel de l’étude des femmes et des jeunes filles, mais de la nature de cette étude. Il existe en effet des
séminaires où l’on apprend à être de bonne maman (et c’est déjà fantastique !!!) mais il en existe d’autre ou le niveau intellectuel et l’assiduité au études égale celui de la Yechiva. Chacun peut
faire son choix en fonction de ce qu’il recherche…
J’ai l’impression (et vous me direz si je me trompe…) que vous associer le séminaire orthodoxe à la médiocrité intellectuelle, mais je pense que vous faites fausse piste… Il n’y a pas que dans le «
format talmudique » que la matière grise peut se développer. Beaucoup de ces séminaire ont fait leur preuve (sans omettre qu’il y existe aussi une évolution permanente !!!)
Ps. Excusez-moi mais je dois garder mon anonymat pour des raisons privées. Je comprendrai très que vous retiriez mes réactions de votre blog, j’aurais peut-être fait de-même. Je peux juste vous
dire que, à ma connaissance, on ne se connaît pas.
La seule différence entre cet endroit et un séminaire orthodoxe normale, c’est l’étude du Talmud ?
Bonjour à tous,
Si je me permets encore de réagir sur votre blog, c’est que je considère que le débat y est constructif pour tous.
L’étude pour les femmes est un sujet très intéressant. Mais de quoi s’agit-il exactement? Quelles sont les frontières du débat ? est-ce que dans le monde orthodoxe contemporain, les femmes n’étudie
pas ?
Le débat tourne plutôt sur la nature de l’étude. De tout temps, les orthodoxes envoient leurs jeunes filles dans des séminaires. Quelqu’un peut dire que le niveau intellectuel est inférieur à celui
d’une yéchiva ? je ne pense pas (en fait, je pense le contraire). Cependant, il est vrai que le Daf Hayomi est une « discipline » jusque là considérée masculine. Certaines Midrachot tentent de
l’incorporer aux études féminines, ainsi que d’autre type d’étude yéchivique.
Mais la question qui persiste est la suivante : « peut-être que ce type d’étude à longue échéance est nuisible aux facultés féminines, peut-être, juste peut-être, que ce type de Limoud est
développé par des hommes pour des hommes, et que même à vue d’œil la femme peut y accéder intellectuellement sans souci, à la longue, elle pourrait s’en mordre les doigts ?
Peut-être que pour trancher la question il faudrait être extrêmement versé dans la Guemara et aussi dans la psychologie masculine et féminine, et peut-être que personne ne devrait se prononcer sur
cette question de peur de faire des dégâts…
Juste en passant, les femmes rabbins dans le monde liberal et massorti ont un taux de divorce et de célibat supérieur à la moyenne juive…
Dr Gadget
Cher Gabriel,
Remettons nos pendules à l’heure…
« C’est aux femmes de juger… » cette affirmation est aberrante !!
Il est évident que si cent femmes « érudites » s’investissent dans l’étude du Talmud deux heures pas jour pendant un an, et que nous leur demandons d’analyser les intérêts et les inconvénients de
leur démarche et d’en tirer des conclusions, certaines seront positives d’autre négatives. Mais peut-être que leurs conclusions seront induites (évidemment) par leur nouvelle « sagesse ».
Pour vous donner un exemple très lointain (mais qui pourtant, de façon assez amusante porte des ressemblances…). Seriez-vous d’accord qu’il y a des sports qui ne sont pas féminin ? (L’escrime, la
boxe, le combat… et je ne parle pas d’une femme qui apprend à ce défendre) même si vous n’êtes pas d’accord, sachez que beaucoup de femmes le pensent !! Demandez maintenant à une femme qui fait de
la boxe ou du combat si elle pense qu’elle perd de sa féminité par ce type d’occupation, généralement elle vous dira que non et même au contraire… car ce « divertissement » à changé sa définition
de ce qui est féminin… mais elle n’a pas totalement tord car féminité ou masculinité est une affaire sociale donc relative.
Par contre, peut-être que la femme qui traverse les méandres des Souggiot Hachass de façons soutenues (c’est bien de cela qu’il s’agit, pas de regarder ici et là un morceau de Guémara mentionné par
le Maharal de Prague), même si elle en est stimulé, peut-être, que sa perception de la Tora change et peut nuire à sa relation avec Hachem (en tant que femme).
Ce qui, à la longue, pourrait être problèmatique (hypothétiquement) c’est que si vous dénaturer l’intellect de la femme juive et que vous la mettez à égale (pas au sens du niveau mais au sens de
nature !) avec l’homme, vous risquez d’être confronter à des questions du style « Pourquoi les femmes ne peuvent pas témoigner, mettre les teffilin et avoir un minian à part, sonner du choffar pour
acquitter les hommes… » questions qui deviendront alors légitimes…
C’est pour quoi, il me semble, que cette ouverture est dangereuse et il ne suffit pas d’être érudit pour prendre sur ses épaules les risques plausibles que cette démarche comporte. Le débat n’est
pas de se cacher derrière des textes mais d’analyser avec maturité la portée à grande échelle du système…
Je pense que nous nous accorderons à dire qu’il existe une relation avec Hachem masculine et une autre féminine. c’est d’ailleurs entre autre, une explication plausible, au Ptour des femmes pour
les Mitsvot Chéazman Grama (si l’on veut dépasser la pauvre raison sociale de « la femme au foyer… »)
Parcontre…
Je voudrai quant même faire remarquer que le débat n’a rien à faire avec le niveau intellectuel de l’étude des femmes et des jeunes filles, mais de la nature de cette étude. Il existe en effet des
séminaires où l’on apprend à être de bonne maman (et c’est déjà fantastique !!!) mais il en existe d’autre ou le niveau intellectuel et l’assiduité au études égale celui de la Yechiva. Chacun peut
faire son choix en fonction de ce qu’il recherche…
J’ai l’impression (et vous me direz si je me trompe…) que vous associer le séminaire orthodoxe à la médiocrité intellectuelle, mais je pense que vous faites fausse piste… Il n’y a pas que dans le «
format talmudique » que la matière grise peut se développer. Beaucoup de ces séminaire ont fait leur preuve (sans omettre qu’il y existe aussi une évolution permanente !!!)
Ps. Excusez-moi mais je dois garder mon anonymat pour des raisons privées. Je comprendrai très que vous retiriez mes réactions de votre blog, j’aurais peut-être fait de-même. Je peux juste vous
dire que, à ma connaissance, on ne se connaît pas.