Le Baal Hatanya, contre le daat torah

http://www.puretorah.com/resources/Schneur_Zalman_of_Liadi.jpg

Suite à l’article sur le « daat torah » – dans lequel je
critiquais la
doctrine moderne qui confère aux grands de la
Torah
 une autorité absolue dans tous les
domaines et sujets –
un ami à moi, Samuel, m’a envoyé une lettre du Rav Shneour Zalman de Ladi. Pour ceux qui l’ignorent, le Rav Sneour Zalman (18e siècle), n’est
autre que le fondateur de la Hassidout Loubavitch-Habad. Il est plus connu sous le nom de « Admour hazaken » ou encore sous celui du « baal hatanya », « l’auteur du
Tanya », livre devenu incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à la Hassidout.

 

Dans cette lettre, publiée en annexe du Tanya (Iggeret Hakodesh 22), le
Rav adresse un reproche à ses disciples. Comme dans la plupart des cours hassidiques, les hassidim ont l’habitude de s’en remettre à leur Rabbi pour toutes les questions et dilemmes qui peuvent
se présenter à eux. Le Baal Hatanya leur fait savoir l’inutilité d’une telle démarche. Selon lui, même les plus grands des rabbins ne seraient répondre à des questions n’étant pas totalement
d’ordre spirituel !

 

Dans la deuxième partie de la lettre (non traduite ci-dessous mais
disponible en hebreu ici), le Rav reproche à ses élèves leurs incessantes visites qui l’empêchent de dégager
du temps pour l’étude et leur demande de ne pas le déranger pour n’importe quelle question triviale.

 

 

 

Mes bien aimés, mes frères, mes amis.

 

En dehors de mon amour dissimulé, [j’ai pour vous] un reproche explicite.
Venez, je vous prie, en débattre. Souvenez vous des anciens jours, considérez les années de chaque générations (Deut. 32,7).Une telle chose
existait-elle dans les temps passés ?
Ou donc avez vous trouvez, parmi tous les livres des sages d’Israël de chaque époque, [une légitimité à]
votre attitude [qui est] de demander conseils aux grands d’Israël sur des sujets du monde matériel ?

[De telles questions n’étaient même pas
posées] aux plus grands des sages d’Israël,
Tanyim et Amorayim, pour lesquels «aucun secret
n’était caché » et pour qui « tous les sentiers du ciel étaient éclairés » !

 

[Ces questions ne peuvent être posées]
qu’aux prophètes en personne ! Comme Samuel, « le voyant », chez qui Saul vint questionner Dieu a propos des brebis que son père avait perdu.

 

Car en vérité, toutes les affaires humaines,
a part les paroles de la Torah et la crainte du ciel
, ne peuvent être appréhender que par le biais de la prophétie. [Comme le dit le verset] : le pain n’est pas pour les sages
(Ecl. 9,11) [le pain représente les choses matérielles]. Et comme l’on dit les sages : toute chose est entre les mains du ciel, mis à part la crainte
du ciel ( Berachot 33b).
De même, ils ont dit que sept choses sont cachés de l’esprit des hommes etc… l’homme ne sait pas de quoi il subviendra
à ses besoins etc… et quand le messie arrivera t-il etc…(Pessachim 54b).

Ces deux sujets (la source des revenus de l’homme et la venue du messie) sont
mis à un même niveau.

 

 

אהוביי אחיי ורעיי מאהבה מסותרת תוכחת מגולה לכו נא ונוכחה זכרו ימות עולם בינו שנות דור ודור ההיתה כזאת מימות עולם ואיה איפוא
מצאתם מנהג זה באחד מכל ספרי חכמי ישראל הראשונים והאחרונים להיות מנהג ותיקון לשאול בעצה גשמיות כדת מה לעשות בעניני העולם הגשמי אף לגדולי חכמי ישראל הראשונים כתנאים ואמוראים אשר כל רז לא אנס להו
ונהירין להון שבילין דרקיע כ« א לנביאים ממש אשר היו לפנים בישראל כשמואל הרואה אשר הלך אליו שאול לדרוש ה על דבר האתונות שנאבדו לאביו כי באמת כל עניני אדם לבד מדברי תורה וי« ש אינם מושגים רק בנבואה
ולא לחכמים לחם כמארז« ל הכל בידי שמים חוץ מיראת שמים ושבעה דברים מכוסים כו אין
אדם יודע במה משתכר כו ומלכות בית דוד מתי תחזור כו הנה הושוו זה לזה 

 

Puisque nous parlons du mouvement Habad, j’en profite pour mettre en lien un
article (en hebreu) sur les relations entre le Rav J.D. Soloveitchik et la hassidout Habad. Merci à
Emmanuel C. pour le lien :
http://www.shturem.net/index.php?section=news&id=48104

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