Droit de réponse: La compassion ne peut pas suffire

Droit de réponse de Ben Eleazar, suite au témoignage de L. sur sa vie de femme religieuse et homosexuelle
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt et d’émotion le témoignage de L. paru en juin 2017 sur le blog Modern Orthodox, plaidoyer en faveur d’un changement du regard du monde juif orthodoxe, et notamment des rabbins, sur les homosexuels, vers une plus grande acceptation des personnes.
Vous indiquiez, en présentation de ce témoignage, qu’« à l’instar d’autres organisations orthodoxes, nous n’attendons pas un changement de la halakha. Cependant, il convient de souligner et de rappeler que l’homosexualité, qui est une identité, n’a jamais été interdite par la Torah. Nous n’avons malheureusement pas de réponses satisfaisantes pour accompagner les personnes homosexuelles souhaitant de tout leur cœur vivre en accord avec leur foi. Nous n’avons cependant aucune légitimité pour juger leurs choix et ce choix, quel qu’il soit, ne saurait justifier un quelconque rejet ».
En somme, il importerait de ne rien céder aux exigences de l’amour du prochain, tout en maintenant strictement les limites de la halakha.
Je respecte et salue cette position bienveillante, qui n’est pas si fréquente, mais j’avoue qu’elle ne me satisfait pas tout à fait. En effet, de votre aveu même, cette approche n’apporte pas de réponses satisfaisantes pour accompagner les personnes qui souhaitent concilier deux parts si intimes de leur personnalité. Il me semble donc que la réflexion mériterait d’être poursuivie. C’est ce que j’ai essayé de faire dans le texte qui suit.
 
 
La compassion ne peut pas suffire
Il est parfois difficile de se mettre dans la peau d’une personne qui vit une difficulté peu commune. Telle est celle que traversent les homosexuels religieux confrontés à l’interdit halakhique de toute forme de pratique de l’homosexualité. [1]
Concevez le désarroi dans lequel ils font la découverte de leur orientation sexuelle, la difficulté voire l’impossibilité d’en parler, l’angoisse de ne pas pouvoir se projeter dans une vie de famille comme la plupart de leurs camarades, l’incompréhension probable à laquelle ils se heurteront de la part de leur entourage, la peur de la marginalisation, de la solitude, la nécessité probable de rester dans le placard, la culpabilité de ne pas se sentir capable de vivre une abstinence totale ad vitam aeternam. Imaginez l’effet cumulé de ces difficultés et des dégâts psychiques qui en résultent chez une personne fragile… Ces jeunes – et moins jeunes – méritent d’être écoutés, compris, entourés et reconnus dans leur dignité au regard de ce qu’ils vivent.
S’ils souhaitent rester religieux, ils ne savent vraiment pas, en revanche, comment ils vont pouvoir se dépêtrer de cette situation.
Hélas, il n’y a pas de recette-miracle.  Pourtant, on ne peut laisser les choses en l’état.
Entendre dire, encore aujourd’hui, que l’orientation homosexuelle est un choix est inacceptable. Je n’ai jamais rencontré un seul homosexuel qui ait choisi son orientation sexuelle. J’en ai rencontré qui auraient préféré ne pas l’être pour ne pas avoir à emprunter ce chemin minoritaire, semé d’embûches et d’incompréhension.
Ou encore entendre que tout homme doit lutter contre ses penchants etc. Sait-on vraiment ce que cela implique, à terme, de lutter contre ses penchants quand on est homosexuel : renoncer à toute vie amoureuse et sexuelle, se condamner à la solitude et, de surcroît, le savoir dès l’aube de sa vie adulte. Pas de perspectives, pas d’espoir, pas même d’illusions. Est-on bien certain que cela soit l’injonction de la Torah, dont j’avais cru comprendre qu’elle était une Torah de vie ?
Une question doit être posée sans faux-semblants : le fardeau que la halakha fait porter aux homosexuels est-il supportable ?
Certes, on commence à parler de lutte contre l’homophobie, de tolérance, d’acceptation des homosexuels, et c’est un progrès considérable qu’il faut saluer. En témoigne, par exemple, le texte publié en 2010 : « Statement of Principles on the Place of Jews with a Homosexual Orientation in Our Community » (Déclaration de principes sur la place des juifs ayant une orientation homosexuelle dans notre communauté, traduction publiée sur le blog modernorthodox en 2011). Ce texte – dont on remarquera avec déception qu’il ne comporte, à ce jour, la signature d’aucun rabbin français…- repose sur la distinction entre l’orientation sexuelle (permise) et les actes (tous interdits, soit déorayta soit dérabanane). Prenant en compte les aspects psychologiques de la question, voire les risques encourus par les personnes concernées (pseudo-thérapies de conversion, taux de suicide notamment), ce texte encourage l’inclusion des personnes homosexuelles dans les communautés orthodoxes. Pour autant, l’interdit n’est jamais questionné. « Tout le monde fait des avérot », « si on n’arrive pas à respecter une mitsva, on doit tout faire pour respecter les autres », tel est le discours bienveillant qu’on entend de plus en plus. Ce faisant, et malgré les excellentes intentions de cette approche, on finit toujours par ramener les homosexuels religieux à la faute, la culpabilité, une certaine anormalité (car est-ce bien normal de n’éprouver qu’un désir invariablement interdit ?), et à la fatalité d’une vie diminuée. Car si on peut se relever d’une transgression, on peut difficilement construire une vie de couple sur un interdit.
Le Rav Chaim Rapoport, dont l’ouvrage Judaism and homosexuality, an authentic orthodox view (Vallentine Mitchell, 2004) est une somme remarquable d’érudition, d’empathie et d’engagement en faveur d’un changement du regard du monde orthodoxe sur les homosexuels, considère néanmoins que la halakha sur ce sujet est intangible. L’auteur consacre tout un chapitre (n° 3 : « The formidable challenge », pp. 36-47) à la description du défi incommensurable auquel est confronté un juif religieux homosexuel dont il estime que les difficultés sont plus grandes encore que celles d’un hétérosexuel célibataire (notamment en raison de la séparation des sexes en vigueur dans la vie sociale orthodoxe). Pour autant, cette exceptionnelle empathie n’a pas dans cet ouvrage d’incidence normative.[2] Le rabbin Chaim Rapoport (op. cit., p. 43) s’oppose, à cet égard, à ceux qui voudraient, dit-il, résoudre un problème théologique (comment la loi divine, supposée bonne, peut-elle placer un individu dans une telle situation ?) en changeant la loi de la Torah.
Mais s’agit-il vraiment de changer la Loi, ou de traiter halakhiquement une situation particulière en tenant compte d’un ensemble de paramètres ?
Tant qu’on pensait qu’il s’agissait d’un choix, on pouvait comprendre la position de la Halakha. Mais à présent qu’on sait ce que ce n’est pas le cas, la question devrait être réexaminée au regard de critères plus larges, tels que les conséquences et les risques sur la santé psychique voire physique liés à l’absence de vie affective et sexuelle, la faisabilité même de ce qui est demandé à l’individu concerné, le degré de responsabilité qu’on peut lui opposer, le risque avéré d’un abandon global, par désespérance, de la pratique de la Torah et des mitsvot.
De ce point de vue, ce n’est pas la Halakha qui change, mais la perception du problème à traiter. Cette perception nouvelle nécessite de mettre en œuvre une analyse adaptée, mais tout aussi halakhique.
On parle souvent, et à juste titre, de la souffrance des femmes agounot, victimes de la perversité de leur conjoint refusant de leur délivrer le guet. On plaide pour une évolution de la halakha, au sein même du monde orthodoxe, pour que ces femmes enchaînées puissent refaire leur vie. Et cette cause est juste. Ne serait-il pas juste aussi de plaider pour une prise en compte par la halakha (sans préjuger de la forme qu’elle prendrait : c’est aux décisionnaires de le dire) de la réalité vécue par les homosexuels qui ne peuvent ni refaire ni faire leur vie ?
J’ai lu sur le site cheela.org (réponse à la question « un mamzer dans la famille », 2012) que les plus grands décisionnaires pouvaient passer des nuits entières à tenter de trouver une solution halakhique pour des cas de mamzeroute. Et on comprend cet effort : les mamzerim ne peuvent épouser que des mamzerote ou des converties. Bien que le mariage ne leur soit pas totalement interdit, la restriction extrême qui s’impose à eux, sans faute de leur part (le statut de mamzer résulte des conditions de la conception de l’individu), suscite légitimement une attitude non seulement de compassion mais d’aide active à la résolution du problème. Un tel effort halakhique concernant les homosexuels, dont le sort est encore plus amer dans le cadre de la halakha, n’existe quasiment pas. Pourquoi ?
Pourquoi ce mur de l’interdit implacable et indépassable, sans examen des situations concrètes, sans distinguer selon les degrés d’interdits en jeu, dès qu’il s’agit des homosexuels ? Pourquoi la fulgurance de la créativité halakhique s’éteint-elle inexorablement dès qu’il s’agit de se soucier de leur sort ? Peser les conséquences dommageables d’un interdit sur la vie concrète d’une personne, cela aussi fait partie de l’examen halakhique d’un problème. Si on ne le fait pas, cet examen est incomplet. La décision halakhique en résultant est peut-être stricte, mais elle est surtout bancale.
En fait, le tableau n’est pas totalement sombre car, en cherchant bien, on trouve des tentatives de s’affronter à la question dans le cadre du judaïsme orthodoxe.
Dès 1974, il y a plus de 40 ans donc, dans un texte qui porte la trace de son époque où l’homosexualité venait à peine d’être déclassifiée comme maladie mentale, le rabbin Norman Lamm (président de la Yeshiva University de 1976 à 2003), sans trancher la question, évoquant la catégorie halakhique de « oness » (force majeure) au sujet d’un certain type d’homosexuels (exclusifs semble-t-il), écrivait :

 « If now, the warped family background of the genuine homosexual is considered ones, the homosexual act may possibly lay claim to some mitigation by the Halakhah ».[3]

Le Rav Benny Lau s’est référé, dans une interview publiée en 2013 sur le site israélien kamoha.org.il (dédié aux homos orthodoxes), à cette opinion en estimant qu’elle « valait la peine d’être écoutée en ce qu’elle ouvre la possibilité de reconnaître qu’une orientation sexuelle s’impose à un individu et ne relève pas du libre-arbitre de celui-ci. »[4]
En 2012, le Rav Zev Farber écrit dans un article « Homosexuals in the Orthodox Community » publié sur le site morethodoxy.org :

« L’un des arguments principaux porté à l’encontre de l’approche du cas de force majeure (oness), depuis que Rav Lamm l’a suggérée pour la première fois il y a quarante ans, est que la plupart des cas de oness concernent des hypothèses où une action est accomplie sous la contrainte à un moment donné. Cela ne s’appliquerait pas aux homosexuels qui, tout comme les hétérosexuels, peuvent certainement contrôler leurs envies à tout moment, et devraient le faire. Néanmoins, je crois qu’il s’agit d’une fausse comparaison.

Les envies sont contrôlées par le facteur calmant lié au fait de savoir qu’il existe une manière alternative de les assouvir. Or à l’inverse des hétérosexuels, les juifs gays orthodoxes n’ont aucune issue halakhiquement acceptable pour assouvir le besoin humain vital d’intimité, et n’en auront jamais. C’est la différence essentielle entre ce cas de oness et la plupart des autres. On ne saurait considérer le célibat comme une succession de moments d’abstinence. Le oness résulte du poids cumulé de la totalité des moments de la vie d’une personne, en l’occurrence un poids écrasant.

Psychologiquement, les juifs gays orthodoxes sont confrontés à deux options : soit avoir une activité sexuelle et retrancher cette transgression de leur conscience, soit rester célibataires et vivre en sachant qu’ils n’expérimenteront jamais une véritable relation intime. Je crois fermement que cette dernière option n’est pas réellement viable pour la plupart des adultes, mais constitue une perspective démoralisante et destructrice de vie. Prôner une telle option est tout simplement vain. »[5] et [6]

A vrai dire, la thèse du « oness » a ses limites. Si on veut dire par là que l’orientation sexuelle s’impose à l’individu, alors cette thèse est pleine de sens. Mais les implications de ce fait sur le comportement attendu de l’homosexuel soucieux de respecter la Torah restent incertaines.
Certains, au sein du mouvement massorti, se sont demandé si on ne manquait pas au principe talmudique de kvod habriot (« respect des créatures » correspondant à un principe de dignité de la personne) en déniant à un être humain le droit d’avoir une vie intime, ce qui permettrait d’écarter, sinon l’interdit toraïque (pénétration anale), du moins les interdits rabbiniques liés à l’homosexualité masculine.
C’est ainsi que les rabbins Elliot N. Dorff, Daniel S. Nevins et Avram I. Reisner ont conclu que « pour les homosexuels qui sont incapables d’entretenir une relation hétérosexuelle, les interdits rabbiniques liés à des actes intimes entre personnes de même sexe sont écartés au nom du principe talmudique de kvod habriot, notre obligation de préserver la dignité humaine de toute personne ». [7]
Des décisionnaires orthodoxes seraient-ils prêts à accepter cette position ?
Il y a donc place pour une réflexion halakhique sérieuse et raisonnée sur l’homosexualité. Et elle est nécessaire. L’approche exclusivement compassionnelle a ses limites. D’abord parce qu’elle ne convaincra pas ceux qui n’ont pas envie de faire preuve de compassion. Et, à lire les commentaires sur ce sujet dans les réseaux sociaux, les réfractaires sont nombreux. Ensuite, cette approche, aussi bienveillante soit-elle, ne peut pas résoudre les problèmes existentiels immenses auxquels se trouvent confrontés les homosexuels juifs religieux. Elle parviendra ainsi très difficilement à convaincre les intéressés qu’ils ont leur place dans les communautés orthodoxes. Résultat : dans ces communautés, on trouvera, dans le meilleur des cas, beaucoup de compassion, et très peu d’homosexuels. Certains pourront rejoindre, s’ils le souhaitent, les communautés libérales et massorti parce que celles-ci reconnaissent le fait homosexuel. D’autres risquent d’abandonner toute vie juive religieuse car – c’est paradoxal mais c’est ainsi – leur éducation reste orthodoxe. Pour sortir de cette impasse, conséquence d’un déni de la réalité concrète vécue par les personnes concernées, il n’y a pas mille solutions : la compassion nécessaire doit être accompagnée d’un effort halakhique.
 
Notes:
[1] Ce texte n’aborde pas la question de l’homosexualité féminine, dont le statut halakhique est différent de l’homosexualité masculine. Pour autant, les lesbiennes religieuses peuvent être confrontées à des difficultés similaires à celles décrites dans ce texte. Par ailleurs, les analyses proposées ici peuvent s’appliquer à des juifs plus ou moins religieux, voire simplement traditionnalistes, pour autant que leur système de référence reste le judaïsme orthodoxe.
[2] Si le Rav Chaim Rapoport est prêt néanmoins à accorder aux homosexuels le statut de « tinok shenishbah », c’est-à-dire à les considérer comme étant influencés par le contexte social moderne qui légitime l’homosexualité, il pense néanmoins que la faute reste ce qu’elle est : « The tinok shenishbah should not be condemned, but those of his actions that undermine the word of God must be denounced. In simple terms, we relate to the tinok shenishbah as a sibling who has been led astray, through no fault of their own ; this awareness, itself, motivates us to bring them back into the fold and – slowly but surely – accept upon themselves the yoke of the heavenly kingdom, the commandments of God ». (op. cit. p. 81).
Traduction : « Le tinok shenishbah ne devrait pas être condamné, mais celles de ses actions qui bafouent le nom de Dieu doivent être dénoncées. Autrement dit, on se comporte avec le tinok shenishbah comme avec un frère qui s’est égaré, sans faute de sa part ; cette prise de conscience elle-même nous motive à le ramener vers la communauté et – lentement mais sûrement – à lui faire accepter le joug du royaume céleste, les commandements de Dieu ».
[3] Traduction : « Si, à présent, on considère le contexte familial dévoyé du véritable homosexuel comme un cas de force majeure (oness), l’acte homosexuel pourrait donner lieu à une forme de relativisation par la Halakha ».
[4] Traduit de l’hébreu à partir de : https://www.kamoha.org.il/?p=16072
[5] https://morethodoxy.org/2012/01/11/homosexuals-in-the-orthodox-community-by-rabbi-zev-farber/
« One of the chief arguments put forth against the oness approach, since R. Lamm first suggested it forty years ago, has been that most cases of oness are cases of an action taken under duress at a specific point in time. This would not apply to homosexuals who, like heterosexuals, can certainly control their urges at any given moment, and should be expected to do so. Nevertheless, I believe this is a false comparison.
Urges are controlled by the calming factor of knowing there is an alternative outlet. Unlike heterosexuals, gay Orthodox Jews have no halakhically acceptable outlet for the vital human need for intimate partnership, and never will. This is the key difference between this case of oness and most other cases. One cannot view celibacy as moment by moment abstinence. The oness derives from the cumulative weight of the totality of the moments of a person’s life, an absolutely crushing weight in this case.
Psychologically, gay Orthodox Jews are faced with one of two options: either be sexually active and fragment this transgression from their conscious minds, or be celibate and live with the knowledge that they will never experience a real intimate relationship. I firmly believe that the latter is not really a livable option for most adults, but a debilitating and life-crushing prospect. Advocating for it is an exercise in futility. »
[6] Dans un article paru récemment au Jewish Chronicle (« Why Orthodox synagogues should welcome gay couples », 3 avril 2017, https://www.thejc.com/judaism/features/why-orthodox-synagogues-should-welcome-gay-couples-1.435511), le même R. Zev Farber précise sa position en rapportant un responsa de Rabbi Meshullam Roth (1875-1963) sur le cas talmudique (Guittin, 38a-b) de l’esclave cananéenne appartenant à deux propriétaires juifs qui est affranchie par l’un des deux seulement, ce qui la place dans l’impossibilité halakhique de se marier tant avec un juif qu’avec un non-juif. Dans ce cas, la halakha force le second propriétaire à l’affranchir. Selon le R. Roth, cette règle est justifiée par le fait que cette esclave, en l’absence d’une issue maritale permise, est « comme forcée » d’avoir des relations sexuelles interdites.
Poursuivant son analyse, R. Farber écrit : « In modern times, we understand that homosexual attraction is not a lifestyle choice but a hardwired fact; whether the cause is genetic, hormonal, psychological, or some combination thereof is immaterial. Since we cannot “free” homosexuals from same-sex attraction, despite the false and often pernicious claims of “conversion therapy” advocates, our best course is treat Orthodox Jewish homosexuals as anussim and welcome them into our communities without judgment, and with the same social and religious expectations we have of other members. »
Traduction : « Aujourd’hui, nous comprenons que l’attirance homosexuelle n’est pas le choix d’un mode de vie mais un fait constitutif de l’individu ; que la cause soit génétique, hormonale, psychologique, ou une combinaison de ces éléments, n’y change rien. Puisque nous ne pouvons pas « affranchir » les homosexuels de leur attirance pour les personnes du même sexe, malgré les fausses et souvent pernicieuses prétentions des partisans de la « thérapie de conversion », le mieux que nous puissions faire est de traiter les juifs homosexuels comme soumis à un cas de force majeure et de les accueillir dans nos communautés sans les juger, et avec les mêmes attentes sociales et religieuses que nous avons des autres membres ».
[7] Responsum du mouvement conservative (2006) : « Homosexuality, Human Dignity & Halakha » :  https://www.rabbinicalassembly.org/sites/default/files/assets/public/halakhah/teshuvot/20052010/dorff_nevins_reisner_dignity.pdf

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