Une conversion est-elle annulable ?
J’ai été convertie il y a des années par un beit din orthodoxe et ma pratique du judaïsme est orthodoxe : je prie, mange casher, suis chomer shabbat, je vais a la synagogue, respecte les yom tov, fais les brahot en mangeant, etc… ( je ne peux résumer en quelques mots toutes les mitzvots). Au-delà de la pratique pure des lois, je ressens une appartenance au peuple juif sans limite et je suis enfin à ma place. Cependant, je commets l’erreur de déjà vivre avec mon fiancé, juif traditionnaliste. Aujourd’hui, j’ai reçu certaines accusations, prétendant que ma conversion est fausse puisque je ne pratique pas au millimètre toutes les lois de la Torah. Je suis dévastée et ne sais plus quoi en penser. Que dit la halakha ?
Bonjour,
La halakha statue de façon claire qu’une conversion est irréversible. Même si le converti lui-même souhaite l’annuler ou décide de ne plus rien pratiquer, rien ne peut remettre en cause une conversion. Maïmonide écrit à ce sujet :
Même si [le converti] a servi une idole, il n’est pas différent d’un juif impie. Son mariage est valable, nous sommes obligés de lui ramener son objet trouvé, etc… Après l’immersion [au mikvé] il est en tout point comme un juif. C’est pour cela que Samson et le roi Salomon ont gardé leurs femmes, même après avoir découvert leurs secrets [ndlr : elles étaient restées idolâtres]. (hilkhot issourei bia 13:17)
Cet avis est partagé par le Choulkhan Aroukh (Y.D 268:12) et établit de façon claire la judaïté irréversible du converti.
De plus, il convient de mentionner qu’une personne mettant en doute la validité d’une conversion commet le très grave interdit d’onaat haguer (אונהת הגר), blesser le converti par la parole. Comme le note Maïmonide[1], cela inclut également une parole juste mais blessante, a fortiori un mensonge pur sur une question aussi grave que la validité d’une conversion. Notons aussi que le Minhat Hinoukh[2] précise que l’interdit reste valable même si le converti en question ne pratique plus les commandements. Autrement dit, la Torah est bien plus stricte envers le respect du converti qu’elle ne l’est envers le respect d’un juif non-converti. Ainsi, les personnes vous tenant de tels propos sont dans l’obligation de faire une teshouva sincère et de recevoir votre pardon.
Si aucune annulation de conversion n’est possible, il s’avère parfois que la conversion n’était pas valable car le candidat n’avait consciemment pas accepté le joug des mitsvot. Cependant, ces cas sont extrêmement rares et les décisionnaires sont partagés sur l’attitude a adopté. Dans tous les cas, seul un décisionnaire expérimenté peut se permettre de trancher un tel cas. Toute autre personne se le permettant commet la faute mentionnée plus haut.
Bien évidemment, tout cela n’autorise pas le converti à transgresser un ou plusieurs interdits, comme n’importe quel autre juif. Mais dans ce cas, la démarche reste la même que pour tout autre juif : s’éloigner dès que possible de l’interdit et faire une teshouva sincère.
Un grand mazal tov pour votre mariage,
Gabriel
[1] אגרת לרבי עובדיה הגר
[2] מנחת חינוך מ’ סג אות ב, ומ’ סד אות ד
une autre conversion.
Il y a plus de 20 ans, lors de la aliya de nos freres de Russie, un homme marie ou qui vivait avec une juive, a commence sa conversion. Le jours ou il a ete convoque par le tribunal et ou toutes sortes de question lui avaient ete pose, avant la cloture de la rencontre s’est addresse au president du tribunal rabbinique en ces termes : Monsieur le rabbin , je suis sincere dans ma conversion mais je dois quand meme vous signaler ma presence Chabbat prochain sur le terrain de football. Je nouris ma famille en travaillant comme sportif et des milliers de supporters qui m’apprecient viendrons chabbat sur le stade ( c’etait en gallillee).
Devinez la suite.. Le rabbin a du surement sourire mais il lui a accorde son certificat de conversion. Il ya parmi nous des Bnei Adam et aussi malheureusement des gens vereux qui ne le sont pas. Ces gens la n’auront un plus leur place dans la nation d’israel.
Voir les references sur les derniers versets de la haftara du Chabat Hagadol.
Il faut faire bien attention avant de critiquer la décision d’un beth din sur les conversions, surtout si on ne connait pas la vaste littérature halakhique sur le sujet.
Par exemple, le cas que vous decrivez est défendu explicitement par le Rav Kalfoun Hacohen de Djerba, qui avait accepté une telle conversion et justifié sa position en détails. Voir également le livre de R. Amsellem, זרע ישראל.
Dans sa réponse, cet article ‘tape’ sur le méchants orthodoxes qui agressent madame, et ne pipe pas mots sur les interdits suivants que la dame semble enfreindre.
– les relations hors-mariage / דרבנן
– les relations nidda / מה »ת בכרת
Avant de dire mazal tov à une personne qui commets de telles choses, informez là de la situation dramatique où elle se trouve, d’après la Tora dont vous clamez faire votre bannière.
Bonjour,
La personne posant cette question était parfaitement consciente des interdits des relations hors-mariages. La question portait sur la validité d’une conversion et non sur ces interdits, déjà connus.
Malgré tout, j’ai bien précisé à la fin de ma réponse *sur les conversions* que: « Bien évidemment, tout cela n’autorise pas le converti à transgresser un ou plusieurs interdits, comme n’importe quel autre juif. Mais dans ce cas, la démarche reste la même que pour tout autre juif : s’éloigner dès que possible de l’interdit et faire une teshouva sincère. »
Vu que les valeurs de notre Torah semblent vous tenir à coeur, je me permets de vous rappeler que parmi ces valeurs se trouvent celle de la non-médisance ainsi que celle du « derekh eretz ». Le ton de votre commentaire ne correspond absolument pas au niveau religieux qui semble être le votre. J’espère que dans le futur, vos commentaires ne seront plus un défouloir (qui plus est, lorsque écrit le jour de Tishea Beav) mais bien une invitation au dialogue et à l’échange.
Kol touv
Venir faire du lashon hara le jour de tisha beav
Le tout pour croire pouvoir administrer des leçons de torah
C’est pathétique monsieur